Tous les parents le savent, le sommeil est essentiel à la santé et à la croissance des enfants. Selon son âge, un enfant (de 0 à 5 ans) devra dormir entre 10 et 16 heures. De 3 à 5 ans par exemple, un enfant devra dormir entre 10 à 13 heures. Or, c’est justement à cet âge que commencent les ennuis ! A l’heure du coucher, c’est une véritable lutte qui commence : refus d’aller au lit, peur de dormir seul, problèmes d’endormissement avec parfois des réveils nocturnes ou même des cauchemars. Les nuits des tout-petits se raccourcissent et ceci est la première source d’inquiétude pour les parents, car un sommeil perturbé peut causer des problèmes de concentration, de manque d’attention et des difficultés à l’apprentissage scolaire.
Si vous vous sentez seuls et dépassés face aux problèmes de sommeil de votre enfant, voici quelques recommandations et conseils pour vous aider à gérer ce moment redoutable car vous n’êtes pas seuls : 34% des enfants de moins de 2 ans et 15% des enfants de 4-6 ans ont des problèmes pour s’endormir.
Pour qu’il retrouve, et que vous retrouviez également des nuits calmes voici comment aider votre enfant :
– Mise en condition pour une bonne nuit de sommeil : créez un intervalle de calme entre la fin des activités du jour et le début de la nuit. Après le bain par exemple, sonnez la fin des parties de jeux vidéo, ou de cache-cache pour éviter tout état d’excitation. Place aux activités moins agitées : une petite séance de dessin, une heure de lecture ou écoutez un peu de musique ou des comptines avec lui.
– Auto-évaluation de la journée : encouragez votre enfant à raconter sa journée et essayez de l’aider à relativiser les moments tristes et à apprécier les moments positifs afin qu’il se libère de toute charge émotionnelle et qu’il ne passe pas son temps à cogiter.
– Ritualisez pour rassurer : le rituel du soir a pour but d’apaiser et de rassurer votre enfant. En procédant chaque soir à des gestes successifs qui s’enchainent dans le même ordre, votre enfant se sentira en confiance et sera très coopératif. Commencez par lui annoncer qu’il devra bientôt aller au lit, avec un compte à rebours : «dans 15 minutes, dix minutes, dans cinq minutes... ». Ensuite, donnez le top départ au lit : « C’est l’heure d’aller au lit ». Enchainez dans l’ordre : mettre son pyjama, se brosser les dents, aller au lit, écouter une petite histoire, câlins ou comptines, mise en place du doudou ou de son ours en peluche.
– Aidez votre enfant à se rassurer en se projetant au lendemain matin, pour éviter que la séparation de la nuit ne l’angoisse. Vous pouvez lui parler en promettant d’être là à son réveil avec un « à demain » ou «on préparera ton chocolat ensemble » ou « tu aimerais des crêpes pour le petit déjeuner ? »
– S’il se lève, raccompagnez-le calmement au lit, soyez ferme sans vous énerver, il doit juste vous sentir déterminés et comprendre que vous ne changerez pas d’avis.
– S’il pleure, en dehors de toute explication logique, il vaut mieux le laisser se calmer, tout en essayant vous-même de ne pas céder à ses pleurs et de garder votre calme.
– Rassurez-le : La peur du noir et des monstres sous le lit est un classique entre 2 et 5 ans. Rassurez votre enfant sans banaliser ni vous moquer de son angoisse. Montrez-lui que tout est en ordre, qu’aucune sorcière ne se cache derrière le porte-manteau et que vous êtes là pour le protéger.
– Même si c’est à la mode, le cododo n’est pas conseillé, à chacun son lit. Si vous acceptez que votre enfant revienne dormir dans votre lit, vous le confortez dans l’idée qu’il est menacé et qui il n’est pas en sécurité dans sa chambre. Il faut lui expliquer calmement que chacun a sa chambre et que vous vous retrouverez au matin après une bonne nuit de sommeil.
– Evitez de faire de la tétine une routine d’endormissement. S’il est difficile de lui ôter la tétine définitivement, apprenez-lui à la remettre tout seul la nuit. Autrement, il se réveillera à chaque fois qu’il la perd et la crise de pleurs affectera son sommeil.
– La sieste est un moment presque aussi importante que le sommeil nocturne. Des siestes trop longues ou trop tardives peuvent retarder l’heure du coucher. Il faut compter 5 heures d’écart entre la fin de la sieste et l’heure de mettre votre enfant au lit.
– Le biberon n’est pas une réponse à tout. Si votre bébé se réveille la nuit, cela ne veut pas forcément dire qu’il a faim. En effet, les réveils nocturnes font partie des cycles normaux du sommeil chez le bébé. Ces réveils évoluent naturellement vers des moments de plus en plus brefs et plus calmes. Si vous donnez un biberon à chaque réveil, ceci peut perturber son horloge biologique et son rythme de sommeil et de repas.
– Pour les enfants (et même pour les adultes), il faut éviter l’exposition aux écrans le soir. Tablettes, smartphones, ou PC renvoient une lumière proche de la lumière du jour, qui peut perturber leur horloge biologique et interrompre la sécrétion de mélatonine (neurotransmetteur hypnotique naturel et fabriqué par l’organisme à la tombée du jour).
Quand faut-il s’inquiéter ?
Ne dramatisez pas sans raison. Un enfant qui se réveille la nuit n’est pas nécessairement atteint de troubles du sommeil. Il faut évaluer le sommeil selon la qualité de l’éveil de l’enfant et la façon dont il passe sa journée. S’il est en forme, concentré et d’humeur stable, c’est la preuve qu’il n’est pas fatigué et qu’il a suffisamment dormi. Si vous observez un impact sur ses activités quotidiennes, une fatigue chronique et des nuits trop courtes pour lui comme pour vous, il est peut-être le moment de vous adresser à un pédiatre. A partir du moment où les parents se trouvent dépassés, il faut agir avant que ça ne devienne un cercle vicieux et une souffrance autoentretenue.
Quelques astuces pour des nuits calmes :
– La température idéale pour la chambre de votre enfant se situe entre 18°C et 19°C. Une température trop chaude n’est pas propice à un bon sommeil.
– Une lumière tamisée et chaude sera propice au calme et aidera votre enfant à lâcher prise et à s’endormir. Evitez les néons blancs ou les halogènes agressifs.
– S’il se réveille, qu’il ne veut plus se rendormir, sans raison apparente, passez avec lui un moment à l’écouter attentivement et le rassurer mais sans lui permettre de sortir du lit. Ne cédez pas, il a besoin de votre fermeté.