Quand on parle de la pollution et de son impact négatif sur l’environnement et la santé, on pense directement à celle de l’extérieur. Mais si pour fuir l’air saturé en émissions gazeuses polluées à l’extérieur, vous-vous réfugiez chez vous, sachez que vous n’y êtes pas non plus à l’abri. Plus insidieuse, la pollution à l’intérieur de nos maisons, de nos lieux de vie et de travail est plus importante et plus dangereuse. L’air que l’on respire à l’intérieur est en moyenne 2 à 8 fois plus pollué que l’air extérieur. Sachant que l’on passe 80% du temps à l’intérieur, ceci a des impacts néfastes sur la santé. Les principaux responsables de cette pollution sont les différentes émanations des matériaux employés dans la construction, la décoration ou l’ameublement, mais également les produits d’entretien et de nettoyage, les moyens de chauffage, sans oublier les rejets toxiques de certaines activités domestiques : tabagisme, bricolage, ménage…
Pour ne plus se trouver asphyxié dedans comme dehors, il suffit de connaître les bons gestes et les et habitudes à adopter pour retrouver un intérieur moins pollué et plus sain.
Aérez : tous les matins, ouvrez grand vos fenêtres et aérez toutes les pièces, c’est le geste le plus important pour renouveler l’air et lutter contre la pollution de l’air à intérieur. Pour aérer efficacement votre maison, ouvrez les fenêtres 20 minutes, deux fois par jour (avant de partir au travail et en rentrant par exemple). Ceci permet à l’air de circuler et d’évacuer les particules fines venues de l’extérieur mais également des polluants domestiques.
Les systèmes de ventilation : généralement présentes dans les salles de bains et les cuisines, les grilles d’aération et la ventilation mécanique contrôlée (VMC) permettent une circulation fluide de l’air et l’évacuation des polluants. Ces bouches d’extraction d’air peuvent parfois se trouver bloquées par des bouchons de graisse (fritures et cuisson) ou avec de la moisissure et de la poussière (salle de bain) ou par un meuble mal placé. Ceci a pour conséquence une pollution supplémentaire et une saturation humide de l’air intérieur. Il faut donc être vigilant et garder ces dispositifs propres et dégagés.
Equipez la cuisine d’une hotte reliée à l’extérieur et faites-la fonctionner à chaque cuisson. Vous devez vérifier cette aération, la dépoussiérer régulièrement et à la nettoyer au moins une fois par an.
Passez l’aspirateur un jour sur deux (deux fois par semaine au minimum) pour éliminer la poussière et les acariens. Soyez méthodiques et aspirez les tapis, les canapés et les rideaux. Pensez à aspirer votre matelas au moins une fois par semaine. L’aspirateur balai, pratique et peu encombrant sera parfait pour cela.
Dans votre lutte contre la poussière, évitez le balai et le plumeau. Ils mettent la poussière en suspension dans l’air et celle-ci sera inhalée par vos poumons. Pour dépoussiérer, utilisez un chiffon humidifié en complément de votre aspirateur.
Nettoyer sans produits agressifs : Il ne s’agit pas de transformer votre maison en laboratoire d’analyses médicales stérilisé. Il est inutile de tout décaper avec de l’eau de javel, des mousses anticalcaires ou des désinfectants puissants, ni de finir le ménage en parfumant vos pièces de désodorisants et de purificateurs d’air. Ces produits ne font qu’accentuer la pollution de l’air à la maison en y diffusant des composés organiques volatils ou semi-volatils (COV et COSV). Ces particules fines inhalées peuvent causer des maladies (allergies, maux de tête, atteintes du système nerveux, maladies respiratoires et cardiovasculaires…). Choisissez des produits de nettoyage portants un écolabel ou des détergents naturels comme vinaigre blanc, le savon noir et le bicarbonate de soude qui sont efficaces et non toxiques. Vous pouvez également fabriquer vos propres produits nettoyants naturels.
Attention à ne pas sécher votre linge dans les pièces fermées et mal aérées. Ceci augmentera le taux d’humidité de l’air. L’idéal étant de les sécher dehors ou dans un sèche-linge. Dans le cas où vous manquez de place dehors, prévoyez un absorbeur d’humidité dans la pièce.
De retour du pressing aérez vos vêtements pendant plusieurs heures à l’air libre. Le nettoyage à sec se fait avec des polluants (perchloroéthylène, CO2 liquide, silicone…). Certains produits, comme le perchloroéthylène irritent les poumons, les yeux, et provoquent des vertiges, des nausées et des somnolences. Ne rangez jamais directement un vêtement revenu du pressing dans votre placard. Otez le plastique et laissez-le s’aérer à l’extérieur.
Soyez prudents avec les ampoules basse consommation car elles contiennent du mercure. Si une ampoule se brise ouvrez les fenêtres pour aérer et ne restez pas dans la pièce. Ramassez les débris et jetez-les dans un sac hermétiquement fermé.
Essayez d’éviter les insecticides (aérosols, liquide diffusé, plaquettes…) très toxiques pour la santé. Idem pour les boules antimites à la naphtaline (cancérigènes). Certaines solutions naturelles pourront vous aider à éloigner les insectes :
- Pour lutter contre les moustiques, misez sur les huiles essentielles de citronnelle ou de basilic
- Contre les fourmis, utilisez les huiles essentielles de lavande et de menthe poivrée, le vinaigre de cidre ou le borax.
- Contre les mouches, utilisez le basilic, le ricin ou les bouchons de liège.
- Pour protéger vos meubles en bois contre les xylophages, traitez-les avec de l’huile essentielle de clou de girofle mélangée à de l’eau.
- Contre les mites utilisez l’huile essentielle de cèdre et de lavande.
Contre les mauvaises odeurs ou pour parfumer votre intérieur, évitez les désodorisants, les parfums d’ambiance, les encens et même certaines bougies parfumées. Tous ces produits sont des polluants de l’air intérieur et diffusent des substances irritantes, allergènes et toxiques. Pour que votre intérieur sente bon, aérez vos pièces et utilisez un diffuseur d’huiles essentielles bio (pin, lavande, mandarine…) ou des désodorisants naturels que vous pouvez faire vous-mêmes.
Ne fumez plus à l’intérieur : La fumée de cigarette est chargée en polluants (monoxyde de carbone, dioxines…). Ces particules restent suspendues dans l’air et sur les tissus et les meubles. Toute la maison sentira le tabac froid pendant des heures voir des jours. Si vous êtes obligés de fumer, faites-le sur le balcon.
Choisissez des meubles en bois et optez pour les matériaux naturels pour votre décoration : bois, liège bambou, lin, ardoise… Pour vos travaux de peinture et de rénovation, choisissez des produits qui contiennent le moins de polluants. Ceux-là bénéficient d’un étiquetage spécifique (écolabel européen, Ecolabel EU, marque NF environnement et l’étiquette COV qui va de A+ à C et indique l’émission de composés organiques volatils dans l’air intérieur).
Faites comme la NASA, cultivez des plantes d’intérieur : c’est la meilleure solution que la Nasa a trouvé pour dépolluer ses stations orbitales. Certaines plantes vertes absorbent les substances polluantes suspendues dans l’air et les éliminent naturellement en purifiant l’air ambiant. Ces plantes éliminent les moisissures, l’oxyde d’azote, le monoxyde de carbone, les composés organiques volatils (benzène, xylène, ammoniaque, formaldéhyde…). Selon l’agence spatiale, deux ou trois pots de plantes peuvent purifier l’air une pièce de 20 mètres carrés en une journée. Parmi les plantes miraculeuses on trouve : chlorophytum (plante-araignée), l’azalée, le ficus, le lierre, le chrysanthème, la fougère et le géranium.
Avec 80% de temps passé dans nos maisons ou dans des lieux fermés, il est important d’améliorer la qualité de l’air respiré en intérieur. Avec des habitudes simples, vous pourrez limiter considérablement les risques liés à la pollution domestique particulièrement pour les personnes fragiles (enfants, personnes âgées, malades…). Pour vous y aider, commencez par faire un diagnostic de votre air intérieur en mesurant la température ambiante (idéalement entre 18 et 20°c), et le taux d’humidité qui ne doit pas dépasser 40 à 55%.